Juste une vie qui se poursuit

by - décembre 14, 2018

2 mois. 2 mois déjà… 2 mois…
Il y a deux mois je quittais la Pologne. Par les airs. Vélo démonté, emballé. Je quittais la Pologne et je mettais fin à mon itinérance, à mon voyage. Fin à ces rencontres de bord de route, à ces émerveillements. Fin aux pains grignotés sous la toile de tente, fin à l’incertitude du où je vais dormir ce soir.
Fin à cette intensité de vie. Dans l’euphorie comme dans les doutes.
Et Maréva qui continue !


Déménagement

2 mois, c’est beaucoup. C’est 4 pays à vélo.
2 mois, c’est peu. Une vie à réorganiser. Et seulement quelques lignes sur un papier.

Dans l’urgence, se ré-équiper. 2 pantalons, 2 pulls, 2 t-shirts, quelques sous vêtements qui ne changeront pas tous les jours et une paire de chaussures "mettable". Le reste ? Ce doit être de l’accessoire.  

Appartement. 
J’ai quelques anecdotes comme derniers bulletins de salaire et mes sourires pour caution M le propriétaire. 
Bon OK alors à 36 ans je vais demander à un ami de se porter caution et je vais demander de l’argent à Môman. 
L’égo s’est amenuisé pendant le voyage, la vie est bien faite.

Et puis le quotidien quoi. Le rythme, la sédentarité, les horaires, l’entreprise, les objectifs. Et bien oui ça prend du temps. Plus que je ne l’aurai anticipé. J’aurais voulu arriver, exceller, apporter des solutions immédiates. Déjà dans un contexte plus classique ça n’arrive jamais, mais alors là... 
La patience s’est timidement immiscée dans ma vie pendant le voyage, la vie est bien faite.

Les journées passées sur une chaise, à l’intérieur, devant un écran. Des kilomètres oui, des textes au kilomètre.

Et oui, Mac ordi

Un corps aussi qui tant qu’il était sous la contrainte ne se posait pas la question de son fonctionnement.  Et comme par hasard, maintenant qu’il est dans le confort : excès, mal aux dents, gras et déchéance… Relâchement. Espiègle ! La facilité est un chemin bien tentant.

Bon tout cela au final c’est quoi ? Des tracas, des contrariétés ? Des contraintes ? 
Et bien non. Tout cela n’est qu’un éclat de joie. 

J’ai la chance d’avoir eu le choix. Le choix de cette situation privilégiée. Et le privilège de la confiance qu’on m’accorde. Je suis heureux. En itinérance ou sédentaire. Une vie différente. Mais heureuse.

Sur mon chemin ici au Nord il y a tant de belles rencontres. Des gens qui pensent et qui agissent. Qui s’engagent. Pour les autres. On cherche toujours ailleurs ce que l’on a devant soi. Devant soi ou en soi-même (si vous me lisez du côté du Souffle…).

Je suis là, au Souffle du Nord. Si heureux et privilégié de faire parti de cette équipe. Si gêné aussi.

Entre la volonté et l’inutile. L’envie débordante et les bras ballants. Les sourires, j’espère, toujours présents. Je veux mais je n’arrive pas. Pas encore. Pas encore totalement rentré, certainement. J’espère. 

Des gens aussi qui ont une histoire incroyable. Des accidents de vie terribles et injustes et des rebonds si forts, si puissants, si inspirants. Une lectrice notamment se reconnaitra. Et un futur astronaute.
Des aventuriers aussi, des vrais. 

Il y a aussi les amis retrouvés. Certes pas tous et pas assez. Mais les moments complices, les gardes d’enfant, les histoires racontés. Les éclats de rire, les verres partagés. Les maisons squattées. Entre Garonne, Seine et Youle.
Je suis entre la félicité et la frustration. L’envie d’être tout le temps partout avec vous tous à la fois. Mais toujours le bonheur d’être avec certains pour un moment fugace.

Alors voilà, j’entends souvent cette question : alors, c’est comment ? C’est comment… 

C’est bien, c’est beau, c’est intense. C’est différent mais c’est pareil. Les rencontres, les gens, les copains. Un humain pour un humain. Et l’Existence pour compagnon. Oui c’est bien, c’est beau, c’est joyeux. 

Le retour n’est pas difficile. Bien sûr il y a des moments nostalgiques. La nostalgie n’est qu’un retour sur le bonheur au final. Comme lorsque j’étais sur mon vélo et que je pensais à vous que je voyais plus régulièrement avant mon départ.

Je suis rentré, mais le voyage continue. Le voyage c’est une vie, une Existence. Qui change, qui prend des chemins inattendus, qui met sur ma route de si belles rencontres, de si belles âmes. En plus de toutes celles qui m’entourent déjà et me nourrissent : les vôtres. 

A ceux qui se demandent ce que ça fait de rentrer, je dirai que ça fait du bien ! Du bien comme tout ce que je pourrai faire d’autre : rouler, marcher, courir, travailler. 

Une vie qui se poursuit.

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1 commentaires

  1. Salut Vindhya.
    C'est Marie Vergon.
    Tu te souviens de moi ?
    C'est formidable ce voyage en velo!
    Tu n'as pas changé...

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